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05 août 2023
Immobilier résidentiel : Pour les acteurs du neuf, 100 000 permis de construire « perdus » en un an
Selon les dernières statistiques du ministère du Logement, 412 100 logements ont été autorisés à la construction sur 1 an à fin juin 2023 en France, soit 100 600 de moins que lors des 12 mois précédents, malgré une légère embellie sur le mois de juin. Au total, 337 200 logements ont été mis en chantier, soit 47 500 en moins.
C’est une légère éclaircie qui mérite d’être soulignée : le nombre de permis de construire de logements s'est redressé en France en juin 2023, pour atteindre 32 300 unités, en progression de 4 % par rapport au mois de de mai d’après les données publiées par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion du territoire. 

Sur 12 mois, le niveau des autorisations de construire accordées par les élus locaux, 412 100, est lui de 19,6 % moindre que celui des 12 mois précédents, ce qui représente 100 600 logements autorisés en moins. Ce total représente aussi 10,5 % de moins que celui mesuré sur l'année immédiatement antérieure à la crise sanitaire, entre mars 2019 et février 2020. 

Une certaine résilience de l’immobilier géré dans un contexte toujours baissier  

La baisse s’établit à 33,1 % pour les maisons individuelles, 26,2 % pour les maisons en lotissements, et 12,8 % pour le logement collectif. Pour les logements en résidences gérées (réservées aux seniors, aux étudiants…), le nombre d’autorisations délivrées reste stable.  

26 500 logements ont été mis en chantier en juin (-3,7 %) et 337 200 sur 1 an (-12,4 % par rapport aux 12 mois précédents, et par rapport aux 12 mois ayant précédé la pandémie), soit 47 500 unités en moins. 

De même, la contraction est plus marquée pour les maisons, individuelles (-17,2 %) ou groupées (-10,6 %) que pour les immeubles (-10 %). Les logements en résidence montrent là aussi davantage de résilience (baisse de 8,7 %). Si les causes des difficultés actuelles qui frappent la construction de logements sont connues (forte hausse des coûts de la construction et crise de la demande, du fait de l’envolée des coûts de crédits), ces données résonnent forcément de manière particulière dans une conjoncture où nombre de promoteurs dénoncent la faible propension des maires à accorder des utilisations d’urbanisme.   
  
Des professionnels qui, pour beaucoup, n’anticipent pas nécessairement d’amélioration substantielle dans les prochains mois et restent sur la réserve quant aux impacts possibles du plan de relance engagé par le gouvernement et du rachat programmé de 47 000 logements aux promoteurs par les 2 principaux bailleurs français, CDC Habitat et Action Logement. 

Les élections municipales déjà en vue  

« Les taux d'intérêt ne vont pas baisser dans l'immédiat. Nous serons bientôt à la veille des élections municipales [de 2026], une période pendant laquelle les maires accordent traditionnellement moins de permis de construire », confiait récemment un promoteur aux Echos. « Il faut s'y faire, à l'avenir, nous construirons moins », estime un autre. 

Vendredi dernier, Xavier Huillard, PDG de Vinci, estimait que « les réponses » de l’exécutif « ne sont pas à la hauteur des enjeux » de la crise de la construction de logements, en marge de la présentation des comptes semestriels du groupe de BTP et de concessions, appelant à l’Etat à prendre conscience des enjeux de relancer « une véritable filière » au rôle déterminant en matière de « cohésion sociale » 

Témoignant une forte inquiétude pour les nombreuses PME « installées sur ce marché de la construction de logements », le dirigeant s’était voulu rassurant concernant l’exposition de son groupe, rappelant que sa filiale Vinci Immobilier est aussi active sur des segments toujours en croissance, à l’image de l'hôtellerie et des résidences gérées, gage d’une certaine résilience au même titre que la forte demande du secteur hospitalier et de l’engagement du groupe sur le Grand Paris Express. Malgré ces fondamentaux, l’activité de promotion immobilière du groupe n’échappe pas à la crise : Vinci Immobilier a vu son chiffre d’affaires se contracter de 23 % au premier semestre, atteignant 0,6 milliard d'euros, connaissant par ailleurs des réservations de logements en baisse de 36 % sur 1 an au 30 juin, pour un total de 1 772 lots. Le groupe Bouygues, qui a aussi publié ses comptes semestriels vendredi, a communiqué pour Bouygues Immobilier une baisse des réservations dans le résidentiel de 26 % en 1 an, et une baisse du carnet de commandes de 21 % à la fin juin. 

  

Source : Les Echos / Reproduction interdite  

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