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09 juin 2021
Transformation des bureaux en logements : un phénomène qui se fait toujours attendre
Le mouvement de transformation des bureaux en logements est jusqu’à présent resté assez limité et polarisé dans la capitale. Ainsi, selon la Ville de Paris, près de 600 000 m² de bureaux seulement y ont ainsi été convertis depuis 2001.
Le mouvement de transformation des bureaux en logements est jusqu’à présent resté assez limité et polarisé dans la capitale. Ainsi, selon la Ville de Paris, près de 600 000 m² de bureaux seulement y ont été convertis depuis 2001, permettant la création de 400 à 500 logements chaque année. Une goutte d’eau par rapport au nombre total de logements parisiens (1,4 million environ) et aux surfaces tertiaires de la capitale (16,9 millions de m²). L’intérêt pour la transformation des bureaux en logements est pourtant aujourd’hui bien réel. Reste à savoir s’il s’agit d’une utopie ou d’une véritable opportunité. La réponse dans la dernière étude de Knight Frank.
 

Une équation insoluble ?

 

La question de l’équilibre économique des opérations de transformation est centrale.
 

Et, le différentiel entre la valeur des bureaux et celle des logements a longtemps constitué un obstacle majeur.

 

L’écart est particulièrement significatif dans Paris (dans le QCA en particulier) et a même continué de se creuser lors des dix dernières années. Ainsi, le loyer moyen des bureaux a continué d’augmenter à un rythme plus soutenu que celui du résidentiel dans la capitale (+ 30 % contre + 23 % entre 2009 et 2019) en raison d’une faible vacance et d’une demande soutenue des entreprises de secteurs établis ou en forte croissance (finance, conseil, nouvelles technologies, etc.).

 

Ainsi, Paris en particulier, ne représente qu’un potentiel limité pour la massification des transformations. Les transformations paraissent également moins pertinentes à La Défense et dans certaines communes des Hauts-de-Seine (Neuilly, Courbevoie, Puteaux, Boulogne-Billancourt).
 

Quel avenir pour les «délaissés» tertiaires ?

 

Le volume des bureaux vides depuis plus de 4 ans en Ile-de-France s’élève à près d’1,2 million de m², soit 33 % du volume total de l’offre immédiate indique Knight Frank. Cette part est particulièrement élevée en 2e Couronne (48 %) et dans certaines communes du Croissant Ouest et de la 1ère Couronne. C’est dans ces m² de bureaux durablement délaissés et de plus en plus hors marché que se trouve le principal gisement de m² pour les changements d’usage ou la démolition. 

 

Investissement : un gisement de liquidités à allouer au résidentiel 

 

Alors qu’ils s’étaient désengagés du résidentiel à la fin des années 1980, les investisseurs institutionnels en font de nouveau l’une de leurs cibles prioritaires. Ce regain d’intérêt a été confirmé en 2020 avec plus de 5,2 Md€ investis sur le marché résidentiel français, soit une hausse de 30 % sur un an. Ainsi, après avoir largement privilégié les bureaux ou les commerces, les investisseurs cherchent aujourd’hui à rééquilibrer leur patrimoine au profit du résidentiel, moins corrélé aux chocs économiques et moins exposé aux bouleversements structurels liés à l’épidémie de Covid-19. 

 

« Dans ce contexte, de grandes foncières, dont certaines ont un savoir-faire important en matière d’immobilier résidentiel, accélèrent la reconversion d’une partie de leur patrimoine » observe Vincent Bollaert, CEO France de Knight Frank France. C’est le cas de COVIVIO, qui a identifié près de 150 000 m² de bureaux obsolètes à transformer et compte engager cinq opérations de ce type en 2021, à Bobigny, Antony et Fontenay-sous-Bois notamment. De son côté, GECINA a prévu de livrer prochainement rue Dareau (Paris 14e) 5 500 m² de logements issus de la réhabilitation d’un immeuble de bureaux.

 

 

Source : Le Figaro / Knight Frank – Reproduction interdite
Crédit photo : Canva
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