Comprendre l'immobilier

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21 juin 2021
Immobilier : l’arrivée de nouveaux acteurs « low cost » bouscule le secteur
Vers une ubérisation du secteur de l’immobilier ? L’arrivée d’acteurs comme Les Agences de Papa cassent les prix et les pratiques. Des arrivées qui ne se font pas sans heurts ni questions.
 

Un self-service en ligne de la vente de biens

 

L’évaluation du bien est l’affaire d’un algorithme, les photos sont réalisées par le vendeur, les documents à joindre – diagnostics, mesurage, règlement et procès-verbaux des assemblées de copropriété – sont aussi fournis par lui. L’agence diffuse l’annonce sur tous les portails immobiliers, puis réceptionne les appels des candidats acheteurs et teste leur solvabilité par quelques questions. Les visites sont également assurées par le vendeur ou un prestataire extérieur inclus dans le prix. La société est aujourd’hui valorisée à 303 millions d’euros. 

 

Une valorisation en bourse jugée démentielle

 

« C’est beaucoup, pour une entreprise qui a perdu 2 millions d’euros en 2020, juge Vincent Pavanello, économiste du secteur, président de l’association Real Estech qui réunit 300 start-up de l’immobilier. Surtout en regard d’entreprises comparables, ce que l’on appelle les néoagences, qui pratiquent elles aussi la commission fixe, comme Liberkeys, Hosman, Proprioo, et sont valorisées entre 10 millions et 20 millions d’euros alors qu’elles atteignent un chiffre d’affaires trente fois supérieur à celui des Agences de Papa. Ou même du réseau de franchises Century 21, cédé [en mai] par Nexity 84 millions d’euros. »
 

L’introduction en Bourse des Agences de Papa s’est faite par cotation directe, sans augmentation de capital sur le compartiment spécifique Access + d’Euronext, peu réglementé et dispensé du visa de l’Autorité des marchés financiers. 

 

« L’activité d’agent immobilier attire beaucoup de capitaux, vers un marché en forte croissance des volumes et des prix, dont 70 % des ventes sont réalisées par un intermédiaire professionnel », analyse Henry Buzy-Cazaux, consultant en immobilier. « On observe des valorisations spectaculaires, comme celle du réseau de mandataires IAD, qui réalise 55 000 ventes par an, montée à 1,2 milliard d’euros lors de sa levée de fonds de 300 millions d’euros en février, ou le numéro deux, Safti, à 800 millions d’euros. Les agents immobiliers classiques doivent repenser leurs tarifs en regard du service qu’ils rendent », conseille-t-il.

 

 

Source :  Les Echos / Reproduction interdite
Crédit Photo : canva
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