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12 oct. 2021
« Habiter la France de demain »  : l’attrait des maisons individuelles et villes moyennes se confirme
Les confinements successifs ont modifié le regard des Français sur leur logement et amplifié leur envie de trouver un habitat où il fait bon vivre.
Le Journal du Dimanche (JDD) a dévoilé hier, en exclusivité, les premiers résultats de la consultation citoyenne « Habiter la France de demain », orchestrée par le ministère du Logement. D’après les premiers résultats, les confinements successifs ont modifié le regard des Français sur leur logement et amplifié leur envie de trouver un habitat où il fait bon vivre. Le groupe SeLoger a en parallèle effectué un sondage auprès de 150 agents et mandataires immobiliers, pour comprendre les réalités du terrain.  

Selon la consultation citoyenne, 62 % des personnes déclarant avoir ressenti de nouveaux besoins pendant la crise du Covid résident en appartement. « La pression exercée par le confinement a fait ressortir les contraintes des logements : ils se font trop exigus lorsqu'on y reste 24 heures sur 24, à plusieurs ou non, sans accès extérieurs », indique la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon. La présence de balcon ou de terrasse devient un élément fondamental du choix. 

L'aspect environnemental et énergétique compte 

Les habitants de logements individuels sont épargnés : selon l'enquête du ministère, 73 % des personnes vivant dans une maison ne comptent pas changer de logement. Les experts interrogés par SeLoger perçoivent bien cette tendance, puisque 83 % d'entre eux pensent que les Français seront en attente de logement individuel dans les cinq prochaines années. Avec un risque, le défaut d'offres : ils sont 56 % à estimer que les logements collectifs se développeront davantage que les maisons. 

Pour la ministre, cela s'explique par « une prise de conscience de l'étalement urbain induit par les lotissements, qui devrait progresser avec la conscience écologique : il faut artificialiser moins, sans arrêter de construire » 

L'aspect environnemental et énergétique ne doit donc pas être sous-estimé. Pour les professionnels interrogés, l'isolation thermique sera le facteur décisif dans le choix d'un habitat. « Analyser la valeur verte d'un logement deviendra la tâche principale d'un agent dans les prochaines années », prédit Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. 


Les villes moyennes plus accessibles 

Ces nouvelles exigences supposent également des prix plus élevés, d'où la nécessité – du moins de l'avis des agents immobiliers – de rendre le crédit plus accessible : pour 60 % d'entre eux, il s'agit du premier levier pour réinventer efficacement le secteur. « Je pense qu'il faut être un peu plus imaginatif. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas emprunter sur trente ans », ajoute Jean-Marc Torrollion, alors que le Haut Conseil de stabilité financière a limité à vingt-cinq ans la durée des prêts immobiliers. 

Pour des prix plus accessibles, il faudra alors probablement se tourner vers les villes moyennes. La consultation citoyenne révèle que 88 % des résidents d'une ville de moins de 20 000 habitants ne veulent pas déménager dans une plus grande. Mais les grandes villes n'ont pas encore dit leur dernier mot. La demande de logements demeure fortement concentrée sur les métropoles pour l'instant, notamment en raison du dispositif Pinel – plus rentable dans les zones très tendues –, et de l'activité économique.  

 

Source : Le Journal du dimanche / reproduction interdite 
Crédit photo : Canva 

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