Comprendre l'immobilier

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28 fév. 2022
La SCPI, victime de son succès ?
En 2021, les particuliers ont investi 7,4 milliards d’euros dans des parts de SCPI, soit près du tiers des investissements en assurance-vie : le succès de ces placements ne s’est pas démenti, mais de plus en plus de voix craignent un retournement de situation…

Même si le rendement moyen a baissé en 2020 (4,18 % contre 4,4 % en 2019), ce produit a connu une popularité croissante auprès des investisseurs, encore dopée après la crise des subprimes et la quête de placements à risque plus mesuré et aux rendements supérieurs aux fonds euros des contrats d’assurance-vie : les innovations se sont multipliées, de la souscription en ligne à l’abonnement d’épargne, et les stratégies se sont diversifiées, hors de l’Ile-de-France et même de la France, sur des parkings ou des établissements de santé. « En vingt ans, il y a eu une augmentation du nombre de SCPI, nous sommes passés d’une quinzaine au début des années 2000 à plus d’une centaine aujourd’hui », rapporte Jean-Marc Coly, président de l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim). 

Un risque bien existant 

Or, certains professionnels craignent un retournement de situation devant des montants placés de plus en plus importants. Le rythme rapide des achats de biens fait que certaines sociétés achètent des immeubles moins rentables ou plus risqués, faute d’opportunités, d’autant que les SCPI ne garantissent absolument pas le capital investi, laissant craindre les conséquences d’un quelconque retournement du marché immobilier qui ferait baisser la valeur des parts.  

De surcroît, le placement étant immobilier, il n’est pas 100 % liquide et les raisons pour y souscrire doivent être les bonnes. « C’est un produit pour un horizon de placement d’au moins dix ans. L’objectif des SCPI n’est pas de réaliser des plus-values rapides mais bien de distribuer des revenus réguliers dans le temps », souligne Stéphanie Galiègue, directrice générale adjointe chargée de la recherche et des études à l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). 

Dans de telles conditions, l’épargnant néophyte devra se faire épauler sur l’achat des parts et leur mode de détention, diversifier au maximum les types de biens et les localisations, prendre garde au sérieux du gestionnaire et à son taux d’endettement et scruter les frais liés au placement, en sus des frais de souscription et de gestion. 

Source : Le Monde / Reproduction interdite 
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