Comprendre l'immobilier

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26 avr. 2022
Les investisseurs face au défi énergétique
Le durcissement des règles sur les passoires thermiques et la hausse des prix de l’énergie posent un grand défi aux investisseurs immobiliers, qui doivent choisir entre vendre leur bien ou le rénover.

En effet, la loi Climat et Résilience dispose que les loyers des logements classés F ou G seront gelés sur tout le territoire dès le 25 août 2022 ; cela est même déjà effectif dans les zones tendues. Et dès le 1er janvier 2023, les biens dont la consommation annuelle dépasse les 450 kWh/m² seront interdits à la location, tout comme les logements étiquetés G en 2025, ceux notés F en 2028 et les classés E en 2034.  

Des comportements qui changent 

Or, le prix de vente d’une passoire thermique subira une décote par rapport aux biens plus économes : Bien’ici chiffre à 25 % la baisse des prix au mètre carré des logements classés G depuis juin 2021. Selon les Notaires de France, les maisons étiquetées F ou G se sont, par exemple, vendues en 2020, en Nouvelle-Aquitaine, en moyenne 20 % moins cher que les biens équivalents classés D. Pour les établissements bancaires, prendre en compte la performance énergétique du logement devient crucial pour obtenir un prêt, comme le précise Olivier Lendrevie, président du courtier Cafpi. « Les investisseurs qui vont voir une banque avec un logement classé G doivent présenter des devis pour les travaux d’amélioration qu’ils comptent réaliser afin que le logement puisse être loué sur du long terme. Le coût des travaux est désormais pris en compte dans le plan global des investisseurs. » Enfin, les logements classés F ou G sont plus nombreux sur les sites d’annonces : « La mise en place du nouveau DPE a fait basculer de nombreux biens en passoire énergétique. On peut supposer que les investisseurs procèdent à des arbitrages, et que ceux qui ne peuvent pas faire les travaux préfèrent vendre », observe Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM. 

Pour les locataires, si le DPE et les factures d’énergie font l’objet d’une attention accrue, il leur est difficile de négocier des travaux avec les propriétaires, surtout dans les zones tendues, même si les agences les encouragent, en particulier en recourant au dispositif MaPrimeRénov’, en contrepartie d’un engagement à limiter les futures hausses de loyers. Cependant, la perspective de travaux lourds et la technicité de l’entreprise, a fortiori dans un logement en copropriété, refroidit beaucoup de propriétaires. « Généralement, c’est tout l’immeuble qui est à revoir pour une rénovation efficace » explique Olivier Lendrevie. « Mais ce n’est pas facile de convaincre tous les copropriétaires de faire les travaux, d’autant que certains, comme les retraités, ont des difficultés à emprunter. » 

Source : Le Monde / Reproduction interdite 

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