Comprendre l'immobilier

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10 mai 2022
Les prix de l’immobilier ne plient pas
Hausse des taux, ménages démoralisés, inflation, chute du pouvoir d’achat… En dépit de cet amoncellement d’orages, les prix du résidentiel ne baissent pas, hormis à Paris. Du moins, pas encore…

MeilleursAgents chiffre ainsi la hausse à 0,3 % pour le mois d’avril sur l’Hexagone, tandis que les prix s’érodent à Paris de 0,2 % ce mois-là, atteignant -3,1 % sur un an glissant. Selon Thomas Lefebvre, directeur scientifique de la start-up, ce paradoxe s’explique par le pouvoir d’achat, puisque le mètre carré parisien se vend toujours au-dessus de 10 000 euros, tandis que Lyon, deuxième sur le podium, affiche des prix deux fois moins élevés. « Dès lors, les budgets les plus serrés, particulièrement les primo-accédants touchés par les restrictions d'accès au crédit, vont un peu plus loin pour se loger. Les prix des grands appartements (trois pièces et plus) restent stables sur un an, précise Thomas Lefebvre. La baisse est aussi ciblée sur les logements les plus énergivores. Comme les délais de vente se sont allongés à plus de 60 jours versus 40 jours avant la crise Covid, les acheteurs prennent la main. Ils négocient davantage et chaque défaut d'un bien constitue désormais un argument pour faire baisser l'évaluation ». Enfin, la baisse épargne les produits de luxe et les familles qui le peuvent demeurent à Paris intra-muros. 

De plus en plus ménages poussés hors du marché 

Les prix demeurent accessibles en régions, avec une attractivité renouvelée des grandes métropoles, notamment pour les appartements familiaux et les maisons en zones périurbaines, sans impact majeur de l’élection présidentielle sur les projets d’acquisition ou de mise en vente. Cependant, à Lyon, les dernières hausses commencent à pousser hors du marché de plus en plus de ménages, surtout pour les biens avec extérieurs, dans les 7ème et 8ème arrondissements, qui franchissent la barre des 5 000 euros/m² au premier trimestre. Enfin, selon Guy Hoquet l’Immobilier, le moral des ménages va s’assombrir et les prix commencer à baisser. « Si le marché observe une baisse de prix, le client qui vend moins cher sa résidence principale sera aussi un client qui achètera moins cher. Si l'on reprend l'exemple de l'acquéreur qui, à mensualité équivalente, peut désormais acheter une maison à 228.000 euros au lieu de 250.000 euros, on obtient une correction de prix d'environ 8 à 9 % pour le vendeur. Faut-il s'en inquiéter ? Ce n'est pas mon credo. Son pouvoir d'achat restera cohérent avec le marché et le bien qu'il vise » explique Stéphane Fritz, président du réseau immobilier. 

Source : Les Echos / Reproduction interdite 
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