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26 juin 2022
Les passoires thermiques, une question de bâtiments
Hello Watt et l’Insee dévoilent, à partir des données de l’Ademe, un classement des villes françaises par nombre de passoires thermiques : il apparaît que le problème, dont souffrent 5 millions de ménages, dépend davantage de l’âge des bâtiments, des matériaux et des politiques locales plutôt que des revenus des habitants.

Paris tient le haut du classement, avec 24 % de son parc immobilier (330 000 logements) estampillé F ou G : toute l’Ile-de-France est concernée, avec de mauvais scores aussi constatés à Saint-Denis, Argenteuil ou Montreuil (22,3, 21,8 et 19,6 % respectivement), mais aussi Boulogne-Billancourt ou Versailles (19,2 et 19 %), ce qui prouve que le problème ne vient pas des revenus des habitants ; 58 % des passoires thermiques sont occupées par des foyers intermédiaires ou aisés. En régions, Dijon ou Annecy (18,6 et 18,4 %) sont aussi cités, tout comme les Hautes-Alpes, la Savoie ou la Haute-Savoie. De fait, les passoires thermiques constituent près du tiers du parc national. A l’inverse, Perpignan ne compte que 4,2 % de passoires thermiques, suivi sur le podium par Nîmes et Angers, 6,6 % chacun. 

Une fracture Nord/Sud 

L’étude propose comme explications l’ancienneté des bâtiments : la première réglementation thermique en France date de 1974 tandis que 78 % des logements ont été construits à Paris avant la fin des années 1960. Les travaux sont également rares dans les villes très denses, où le prix du mètre carré vient dissuader les foyers d’installer une isolation intérieure. De même, dans les villes du sud, moins de 35 % des logements ont été construits avant 1970 à Montpellier, qui compte seulement 7,2 % de passoires thermiques. Dans le sud, de surcroît, beaucoup de maisons sont en pierre, avec une inertie thermique plus importante. Les politiques locales sont aussi à saluer : à Toulon, même si 66 % des logements datent d’avant 1970 et que la pierre ne fait pas partie de l’architecture locale, les passoires thermiques ne sont qu’à 7,5 %, ce qui dénote une politique de rénovation ambitieuse. Autant dire que le projet de loi sur le pouvoir d’achat, prévu pour le 6 juillet en conseil des ministres, est plutôt attendu… 

Source : Le Parisien / Reproduction interdite 

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