Comprendre l'immobilier

Besoin de connaître l’actualité immobilière ? D’un cours de rattrapage sur la dernière loi en vigueur ? Ou juste curieux sur un sujet précis ?

03 août 2020
Résumé de l'actualité immobilière du 31 juillet
1 – Crise sanitaire : Unibail voit ses revenus et bénéfices en forte baisse au 1er semestre 2 – Emmanuelle Wargon assure que l'Etat va continuer à aider la ville, lors de sa visite à Marseille 3 – Le PIB français s’effondre de 13,8% au deuxième trimestre, un record

1 – Crise sanitaire : Unibail voit ses revenus et bénéfices en forte baisse au 1er semestre

 

L’impact de la crise de la COVID-19 va être particulièrement lourd pour Unibail-Rodamco-Westfield (URW), plus grande foncière de centres commerciaux au monde. Centres fermés, enseignes locataires incapables de payer leurs loyers, etc., cette période restera sans doute la plus noire de l'histoire des bailleurs d'immobilier commercial, et les résultats semestriels du géant mondial sont là pour en témoigner. 

 

Selon les derniers chiffres communiqués, les facturations de loyers nets du groupe ont baissé de 15 %, à 1,1 milliard et surtout, leur recouvrement s'avère problématique. Son résultat net récurrent a baissé de 27 %, à 667 millions d'euros au premier semestre 2020. « Le recouvrement des loyers des centres commerciaux au premier semestre s'établit à 67 % », selon les précisions d’Unibail, et 38 % seulement de recouvrement des loyers au deuxième trimestre. « 3 % des loyers du deuxième trimestre ont fait l'objet d'une annulation, 20 % d'un report volontaire ou forcé par application de dispositions réglementaires, et 39 % sont dus et restent à recouvrir » précise le groupe.  

 

Revue à la baisse avec la crise sanitaire et réduite par les cessions, la valeur brute du patrimoine immobilier de URW a été ramenée à 60 milliards d'euros (-7,6 %). Pour se désendetter dans ce contexte chahuté, « nous portons les cessions prévues d'ici à deux ans de 3,7 à 4 milliards d'euros, dont environ 50 % d'actifs de commerce », indique Christophe Cuvillier, le président du directoire, qui assure être « confiant dans la capacité à les réaliser ». 

 

URW espère un retour rapide à la normale rapide  

 

Unibail-Rodamco-Westfield espère un redressement rapide de la situation. « Dans les régions où les centres ont rouvert il y a onze à douze semaines, la fréquentation atteint en général de 80 % à 90 % du niveau de 2019, indique la foncière. En Espagne et en France […] les tendances sont similaires ». Et dans les centres commerciaux d'Europe continentale ouverts en juin, les chiffres d'affaires des enseignes ont dépassé 80 % du niveau de 2019. Leur chiffre d'affaires diminue moins que la fréquentation, les paniers moyens des clients étant plus élevés qu'avant. Le secteur enregistrant les meilleures performances est l'équipement de la maison (+5,6 %), suivi de la culture. Autant de raisons d'espérer, même si au Royaume-Uni, où le confinement a pris fin le 15 juin, la fréquentation n'est encore que de 50 % du niveau de 2019. 

Source : Les Echos

2 – Emmanuelle Wargon assure que l'Etat va continuer à aider la ville, lors de sa visite à Marseille

 

En visite ce jeudi à Marseille, la ministre déléguée en charge du Logement a fait le point sur l’habitat indigne, deux ans après l'effondrement de deux immeubles rue d'Aubagne (qui avait coûté la vie à 8 personnes le 5 novembre 2018). Depuis ce jour, l’état d’insalubrité de nombreux quartiers de la ville a entraîné l’évacuation de 4 300 personnes et la mise en place de 437 immeubles sous le coup d'un arrêté de péril grave et imminent.

 

Quelques heures avant la visite de la rue d’Aubagne, Emmanuelle Wargon a reçu des associations et affirme que l'Etat va continuer à aider la Ville et investir dans la réhabilitation d’immeubles en mauvais état. « Ma priorité, c'est d'abord d'accompagner toutes les personnes qui sont évacuées et de leur permettre d'avoir de nouveau un accès au logement, explique-t-elle. Ensuite, avec la maire de Marseille, nous voulons développer plus de logements abordables, du logement social en particulier », avant d’ajouter « On en a vu un au 74, rue d'Aubagne. L'Etat le rénove à 100%. On investit aussi dans une très grosse opération qui va porter sur 10 000 logements. On met les moyens pour qu'on puisse faire face à ce sujet qui avait été finalement relativement peu traité dans la période précédente et qu'on prend à bras le corps ».

 

De son côté, la mairie de Marseille, a réattribué 20 millions d'euros à la lutte contre l'habitat indigne lors du vote du budget 2020. Cette enveloppe est prévue pour avancer les frais de rénovation des propriétés privées et restaurer les immeubles qui appartiennent à la ville.

Source : France info TV 

3 – Le PIB français s’effondre de 13,8% au deuxième trimestre, un record 

 

Selon les données publiées vendredi 31 juillet par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'économie française a accusé une lourde contraction au deuxième trimestre sous l'effet du confinement. Une chute qui est toutefois moindre que les prévisions initiales.

 

Une chute historique 

 

La France a enregistré un plongeon historique de 13,8% de son produit intérieur brut au deuxième trimestre à cause de l'épidémie de coronavirus, a annoncé l'Insee ce vendredi.

 

Depuis qu'il mesure l'activité économique française de façon trimestrielle, l’Insee n'avait enregistré pareil effondrement. Il a aussi révisé sa mesure de l'activité au premier trimestre, qui a chuté de 5,9%, au lieu de 5,3% rapporté précédemment. Pour Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) « Il s’agit du plus fort recul enregistré depuis la seconde guerre mondiale ». 

 

Dans le détail, la consommation des ménages, inférieure de 35 % à la normale pendant le confinement, a chuté de 11 %. Sans surprise, les Français, dont le pouvoir d’achat a commencé à reculer au premier trimestre (- 0,3 %) ont moins dépensé dans les services (- 15,3%). Leur consommation a néanmoins rebondi dès la réouverture des magasins : sur l’ensemble de mai, elle a progressé de 36,6 %, selon l’Insee, et elle est repassée au-dessus de son niveau de février en juin.

 

Une situation meilleure qu’attendu

 

La chute de l'activité au deuxième trimestre est toutefois moindre que ce qu'anticipaient la plupart des analystes et l'Insee lui-même, qui l'estimait encore à 17% au mois de juin, mais néanmoins plus forte qu’en Allemagne (- 10,1 %) ou qu’aux Etats-Unis (- 9,5 %).

 

« C'est un chiffre attendu, c'est un chiffre sévère, mais c'est un chiffre moins sévère que prévu», a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. « Si nous avons aujourd'hui des chiffres de croissance qui sont un peu moins mauvais que prévu, c'est la preuve que l'action politique, la décision politique publique, elle est efficace», soulignant que le Gouvernement était « totalement déterminé à tout faire (...) pour accélérer le redressement économique national et créer les emplois qui vont avec ».

 

Quelles perspectives ? Pas de retour à la « normale » avant 2022

 

Une éventuelle amélioration ces prochains mois dépendra de l’évolution de la pandémie et des éventuelles mesures prises pour freiner sa propagation. « Cela dépendra, aussi de la consommation des ménages », souligne Ludovic Subran, économiste du groupe Allianz. Durant le confinement, les Français ont réduit leurs dépenses et ont gonflé leur réserve d’épargne. Selon l’OFCE, l’épargne « forcée » ainsi accumulée s’élève à 75 milliards d’euros. Passé le rebond mécanique des achats à la fin du confinement, les ménages continueront-ils, ces prochains mois, de se rendre dans les magasins ? « C’est une question absolument centrale pour la reprise : ces 75 milliards d’euros, s’ils sont dépensés, seraient l’équivalent d’un plan de relance massif », résume Mathieu Plane.

 

L’enquête Insee sur le moral des ménages en juillet indique que les intentions d’épargner de ces derniers sont au plus haut depuis six ans. En effet, en dépit des mesures de chômage partiel, qui ont sauvé des milliers d’emplois, les plans de licenciement se multiplient et pourraient s’intensifier à l’automne. Selon la Banque de France, le taux de chômage pourrait grimper de 8,1 % fin 2019 à 11,8 % au premier semestre 2021.

 

Par ailleurs, la rentrée s’annonce difficile pour les PME. L’investissement a reculé de 17,8 % entre avril et juin, dont − 16 % pour les entreprises non financières, et − 26,8 % dans la construction. Le 29 juillet, le gouvernement a annoncé le prolongement du chômage partiel jusqu’en décembre (contre septembre) pour le secteur du tourisme. Les conditions économiques dégradées risquent d’entraîner malgré tout une hausse du chômage et des faillites. Celles-ci devraient bondir de 25 % entre 2019 et 2021, selon les économistes d’Allianz. Soit plus qu’en Allemagne (12 %). Mais moins qu’en Italie (27 %) et qu’en Espagne (42 %).

 

Pour le troisième trimestre, l’Insee table sur un rebond de croissance de 19 %. « Attention aux effets d’optique : cela n’effacera pas la baisse de 13,8 % enregistrée entre avril et juin », rappelle Henri Colombier, économiste chez Rexecode. Le véritable test sera le quatrième trimestre : il révélera à quelle vitesse notre pays sera capable, ou non, d’effacer les pertes liées à la pandémie. L’Insee prévoit une croissance de 3 % entre octobre et décembre, tandis que sur l’ensemble de 2020, le PIB devrait reculer de 10,6 %, selon la Commission européenne, soit plus que la moyenne de la zone euro (8,7 %). Le Gouvernement, lui, envisage un recul de 11 %. Pour Daniela Ordonez, « Dans tous les cas, on ne retrouvera pas le PIB de fin 2019 avant 2022 »

Source : Le Monde

 
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