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16 fév. 2023
A Paris, la reconversion de bureaux en logements ne prend pas
Malgré les incitations, la transformation de bureaux en logements peine à se lancer dans la capitale. Les immeubles de bureaux restent en effet très prisés, et le manque de logements ne suffit pas à impulser un mouvement.

Malgré le « potentiel sous-exploité » révélé par une étude de l’Institut Paris Région, seuls 1 900 logements sont issus de ce recyclage. « La transformation de bâtiments d'activités n'a représenté qu'environ 3% de l'objectif de 70 000 logements à produire chaque année en Ile-de-France », note l'Institut. Paris est « de loin le département francilien le plus actif pesant pour un tiers de cette production », malgré des chiffres loin d’être suffisants. « Les transformations parisiennes ont été largement portées par les bailleurs sociaux. Il y a une volonté de la puissance publique de se saisir des sujets, notamment avec la mise en place de foncières dédiées. En revanche, ce sursaut ne se traduit pas encore dans les chiffres », précise Emmanuel Trouillard, l'auteur de l'étude. A Paris, les bailleurs sociaux représentent la moitié des maîtres d'ouvrage, contre 15% dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis. 

Des bureaux toujours trop rentables  

En cause, le rendement de l’immobilier de bureaux pour les investisseurs. « Le différentiel entre la valeur des bureaux et celle des logements est tellement favorable aux bureaux que les investisseurs privés n'ont pas intérêt à faire ce type de transformation, contrairement à d'autres territoires franciliens », observe David Bourla, directeur des Etudes chez Knight Frank France. Et avec un taux de vacance au plus bas, en dessous de 4%, la tendance ne semble pas prête de s’inverser. La reconversion n’est intéressante que dans de rares quartiers, tel le nord est parisien, où le taux de vacance atteint presque 10%.  « C'est dans ces quartiers moins prisés des entreprises que la reconversion serait la plus logique, mais c'est aussi là que se concentrent déjà les logements sociaux. La logique du marché et celle de la Mairie de Paris ne sont donc pas les mêmes », note David Bourla. « Et avec le télétravail, les entreprises veulent moins de mètres carrés, mais mieux situés, pour faire venir leurs salariés. Elles veulent rester à Paris ou cherchent à y revenir. » Ce qui ne devrait pas redonner grâce à la reconversion aux yeux des acteurs privés.  

 

Source : Les Echos / reproduction interdite  

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