Comprendre l'immobilier

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20 fév. 2023
International, l’Allemagne face à une pénurie de logements
Outre-Rhin, les problématiques sont les mêmes qu’en France. Renchérissement des coûts de financement et hausse des coûts de construction ont stoppé net les nouveaux projets immobiliers, faute de rentabilité. Selon les spécialistes, 700 000 logements pourraient manquer en 2025.
La publication du dernier rapport du comité central de l’immobilier (ZIA) est particulièrement pessimiste. L’équilibre trouvé en 2020 a été chahuté par la pandémie, puis balayé par la guerre en Ukraine, et l’afflux de plus d’un million de réfugiés a créé un besoin supplémentaire. « En 2023, c'est l'équivalent de la ville de Brême qui sera sans logis, en 2024 la pénurie équivaudra à la Sarre dans son entier », anticipe Andreas Mattner, le président du ZIA. 

« Les investissements dans la construction, qui constituaient jusqu'à présent l'un des principaux piliers de l'économie, ont connu un recul de plus de 1,4% en termes réels en 2022 », écrivent les sages. Et d’anticiper une baisse de 2,5% des investissements en 2023. Vonovia, premier groupe immobilier en Allemagne, a annoncé la fin des tous ses projets de construction dans le pays d’ici à l’an prochain. La ministre du Logement Klara Geywitz (SPD, social-démocrate) a annoncé que l’objectif de 400 000 logements par an ne serait pas atteint avant 2024, le ZIA se montre plus pessimiste. « Les défis liés à l'augmentation des coûts de construction se traduiront principalement à partir de 2024 par une baisse des autorisations et des nouveaux chantiers », expliquent-ils. 

Assouplir les règles de construction 

Le ZIA, mais aussi la présidente de la Commission Logement du Bundestag, Sandra Weeser (FDP, libéral), plaide aujourd’hui pour une simplification administrative, une harmonisation des règles entre Länder et un coup de pouce fiscal qui ne soit pas réservé aux bâtiments les plus efficaces énergétiquement. « Pour chaque nouveau règlement et loi, nous devons faire un calcul honnête des coûts et des bénéfices, estime l’élue. Ces conditions [de subventions] coûtent beaucoup d'argent et leur effet restera limité. Mieux vaudrait mettre en place une aide qui mette l'accent sur la réduction des émissions de CO2 plutôt que sur la seule efficacité énergétique. » 

Comme en France, la pénurie de logements a fait bondir les prix. Les loyers ont augmenté de 5,2% l'an dernier, et les prix d'acquisition des appartements ont bondi de 7,8%. Ces derniers mois, si l’explosion d’une bulle reste écartée, une correction est à l’œuvre. Les prix ont baissé au dernier trimestre dans les 7 plus grandes villes du pays.  

 

Source : Les Échos / reproduction interdite  

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