Comprendre l'immobilier

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07 mar. 2023
La maison individuelle, un modèle qui ne fait plus rêver  ?
Est-ce une simple conséquence économique, ou bien les maisons individuelles ont-elles définitivement perdu leur attrait ? En tout cas, les ventes de maisons se sont effondrées de plus de 30% en 2022, avec moins de 100 000 biens vendus. Une année catastrophique qui risque de se répercuter sur les prochaines.

Selon Pôle Habitat FFB, les ventes de maisons en secteur diffus (hors lotissements) se sont effondrées l’an dernier de 31,3%, à 96 000 unités. Alors que la moyenne de long terme était de 122 000. À cela il faut ajouter un peu plus de 15 000 maisons vendues en lotissements, chiffre loin d’être suffisant pour sauver le secteur. Peut-être pire encore, la baisse des ventes a même atteint 37% sur le second semestre et 38% sur le dernier trimestre. Laissant présager une tendance toujours plus inquiétante pour le début d’année 2023. Certes, la période est compliquée et l’année 2022 arrive après une année 2021 de rebond, mais pour la fédération de constructeurs, « une telle dégradation n'avait jamais été observée auparavant, même pendant la crise du subprime de 2008-2009 ». 

Offre comme demande en baisse  

La conjoncture est en effet difficile pour les constructeurs, qui font face à des coûts en hausse. « Nous avons connu l'an dernier d'énormes hausses du prix des matériaux de construction et de la sous-traitance », souligne Damien Hereng, président de la Fédération des constructeurs de maisons individuelles (FFC). Et l'on doit y ajouter le renchérissement lié à la RE2020 entrée en vigueur début 2022. Le tout porte, selon lui, environ la hausse du coût de construction à +25% sur une seule année.  

Or, « dans le même temps, les taux d'intérêt ont augmenté, ce qui a limité la capacité d'emprunt immobilier des ménages ». Quand ceux-ci obtiennent un prêt. Et, alors que la demande baisse, les prix continuent d’augmenter : presque 200 000 € pour une maison de 115 m² en moyenne, hors coût du terrain.  

Enfin, les difficultés d’approvisionnement ont également augmenté les délais de livraison. « Nous attendons parfois les tuiles, parfois les briques. Et s'agissant des fenêtres, les délais de livraison ont été multipliés par quatre en deux ans et sont passés de 5 à 20 semaines », raconte le président de la FFC. Ce qui diminue l’attrait bien sûr, mais qui entraîne aussi des conséquences économiques sur les opérateurs. « Les constructeurs ont construit en 2022 des maisons vendues en 2021 sur la base de coûts bien plus réduits et donc leurs marges ont fondu », note Damien Hereng. Ce délai rallongé a quelque peu sauvé 2022, avec des mises en chantier à un niveau encore supportable, grâce aux bonnes ventes de 2021. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et les carnets de commandes sont vides, laissant présager une année 2023 plus mauvaise encore.  

 

Source : Les Échos / reproduction interdite  

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