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07 mar. 2023
Rénovation : la carte des passoires thermiques en France
Alors que les passoires thermiques et leur rénovation sont au cœur de la politique du Logement, Le Parisien - Aujourd’hui en France dresse le classement des villes avec le plus de logements mal isolés. Après une analyse de plus de 3,3 millions de DPE, le lien entre tension du marché locatif et logement mal isolé est plus qu’évident.

Obligatoire dans le cadre de la vente d’un logement ou de sa mise en location, le DPE repose sur un calcul mêlant divers critères et donne une indication transparente sur la consommation énergétique d’un logement. Il permet aussi de classer les biens, et les plus mauvais (E, F et G) seront progressivement interdits à la location dans les prochaines années.  

La tension locative, cœur du problème 

Au niveau national, c’est plus de 40% des logements que l’on peut considérer comme passoires thermiques (E ou inférieur). Et dans le détail, la situation est pire dans les marchés en tension. Ainsi, alors que ce chiffre n’est « que » de 20% en moyenne, 25% des logements franciliens sont classés F ou G, et même 40% dans Paris intramuros. « Les petites surfaces sont très concernées en raison de la méthode de calcul (à cause du calcul de la puissance de chauffage), comme on peut le voir sur toutes les villes universitaires », relève Christophe Demerson, à la tête de l’Union nationale des propriétaires indépendants (Unpi). Et, à Paris, les nombreuses façades classées empêchent toute isolation par l’extérieur.  

Mais ce sujet des façades n’explique pas tout. Démonstration de l’autre côté du périphérique, à Saint-Mandé (94), première commune du classement avec ses 56% de logements classés G ou F. A Malakoff, Villeneuve-Saint-Georges, Vincennes, Colombes, Bagnolet ou Aubervilliers, la situation n’est pas reluisante, avec plus d’un tiers de biens F ou G. Ailleurs en France, Rouen, Lille, Annecy ou Caen sont parmi les autres « mauvais élèves ». Ainsi, si on peut mettre en avant certains facteurs, la tension locative reste parmi les raisons principales de la survivance de logements mal isolés. 

Une tension locative accrue par la réglementation ? 

Le risque de la lutte contre ces passoires thermiques est pourtant d’aggraver la situation sur le marché locatif, créant une situation favorable aux logements peu qualitatifs. Un cercle vicieux. D’autant que le calcul du DPE ne fait pas consensus. « La période de construction est un élément essentiel puisque la première réglementation thermique, c’était 1974. Puis, plus on a avancé, plus la réglementation s’est durcie », rappelle Romain Villain, à la tête de Heero. « Le DPE se veut universel, mais on ne peut pas comparer le bâti moderne et ancien, avec des matériaux qui sont différents », défend de son côté Gilles Alglave, président de Maisons paysannes de France. Et ce défenseur du bâti d’avant 1948 de dénoncer un « diagnostic pas adapté et des diagnostiqueurs sans formation pour le bâti ancien ». 

Depuis plusieurs mois, les agences immobilières observent une hausse de la mise en vente de ces passoires thermiques, même décotées. L’offre locative risque ainsi de baisser de manière drastique dans les années à venir.  

 

Source : Le Parisien / reproduction interdite  

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